10 mars 2006
Mardi 8 Novembre 2005
La matinée est consacrée à la visite de Downtown. Gros changement par rapport à ce qu'on a pu voir jusqu'ici. En cherchant à se garer, on est sorti du "Fashion District" et en une rue, le contraste est plus que saisissant : jusqu'ici ça ressemble au centre ville de n'importe quelle grande ville américaine mais une fois la rue (dont le nom m'échappe) passée, c'est la désolation totale. Des dizaines de clodos se trainent, entassés les uns sur les autres. La plupart sont noirs (jusqu'ici on avait surtout croisé des Latinos). C'est vraiment hallucinant comme situation, la rue sert vraiment de frontière et personne ne va se mélanger aux autres, les clodos restent entre eux et les autres dans leur coin, on a l'impression qu'il y a une surveillance silencieuse qui maintient les choses en l'état. Très troublant et déstabilisant.
Downtown en elle-même est assez surprenante. D'un coté, le quartier d'affaires super clean façon La Défense (le CNIT en moins), de l'autre, les boutiques plus ou moins miteuses des Mexicains (nettement moins accueillants que le reste des gens croisés jusqu'ici). Sous la grisaille de l'âge et de la pollution, les façades sont colorées, un peu kitch et vieillotes. La musique, la plupart du temps latine (salsa ou reggaeton selon la génération) hurle par les pas de portes ouverts. On est au milieu des buildings et l'atmosphère est plus tendue, ça fait un peu redescendre de sa vision d'Epinal de Los Angeles. C'est pas un mal.
On mange dans une chaîne de resto type mex dans le quartier d'affaires. Parfaitement oubliable. On boucle la visite du quartier en 2h, pas grand chose de plus à voir a priori.
En repartant, on fait un crochet par le Staples Center, le grand stade qui accueille les matchs de basket des Clippers et des Lakers ainsi que les matchs des Kings au hockey. Pour le coup, c'est un tournoi de tennis féminin qui a lieu (la finale opposera Pierce à Mauresmo) et du coup, on ne pourra pas visiter. On ne connaîtra que le parvis avec les monuments à la gloire des légendes du sport angelino et la boutique de souvenirs (où on ne vend pas grand chose à l'effigie des Clippers).
On discute avec un des vendeurs de la boutique, il se trouve qu'il est amateur du Project Blowed. Il nous rassure sur Leimert Park (où se situe l'open mic) : on a beau être en plein South Central, ce coin là est sans souci. Pour les lives, c'est apparamment au petit bonheur la chance, il peut y avoir tout le monde ou... personne. On verra ça jeudi soir.
Il fait toujours gris et pas très chaud et on prend la bagnole direction Beverly Hills en passant par Melrose. Changement de cadre radical. Melrose et ses boutiques de prêt-à-porter féminin branchés (on ne descendra pas de voiture), Beverly Hills avec son cadre chicos, ses magasins de luxe (et ses top models). Amusant de brailler des insanités en français là-dedans... surtout que s'il doit y avoir un endroit où ça comprend plutôt le français, c'est bien là. On est un connard ou on ne l'est pas ! Lomi nous fait un petit show sympa en s'explosant le front contre une vitrine en voulant voir le prix d'une montre. Bravo champion, change rien !
On fait ensuite un petit tour dans les centres commerciaux du coin (le "Berverly Center" et je sais plus quoi), très agréables avec leur ciel ouvert pour déambuler entre les boutiques.
Le soir, on dine au "Carney's", un diner tenu par des Mexicains (qui parlent français) aménagé dans un ancien wagon. Un cheeseburger, une Corona (il faut systématiquement montré son passeport pour prouver son âge quand on achète de l'alcool), un cadre sympa, bonne petite soirée. On prendra un dessert tardif à la marina de Marina Del Rey à quelques miles de notre hotel. Le "Cheesecake Factory" est un resto chicos où un valet gare notre voiture alors que le parking est complètement vide, petit malaise : pas habitué à être "servi" comme ça. Le cadre en lui même est super agréable : du jazz en fond sonore, des lumières tamisées et la vue sur la marina depuis la terrasse. On sort des insanités en français pendant que la serveuse prend notre commande. Elle a l'air d'avoir de l'humour, elle rigole même si elle comprend pas. Roro accroche bien et veut lui filer son numéro (elle aussi est atteinte d'un syndrome qu'on recroisera fréquemment, le "j'adorerais venir en France" dès qu'un Ricain croise un Français). Finalement, c'est loupé, elle a fini son service avant qu'on parte.
Putain, la carte bleue chauffe vilainement, j'ai dépassé mon budget quotidien largement (j'ai déjà un jour d'avance... ou de retard, c'est selon). Va falloir que je calme le jeu sinon le retour risque d'être tendu !