10 juillet 2006

 

Dimanche 13 Novembre 2005

On quitte l'Holiday Inn de Marina Del Rey vers midi et on met le cap vers le Stratosphere Hotel à Las Vegas, en plein sur le Strip. Romain et Lomi se relaient pendant les 4h30 que dure le voyage, au beau milieu de nulle part sur des autoroutes sans virages sur des miles et des miles (emmerdant quand on a le soleil dans le rétro). Le décors varie entre montagnes et déserts, c'est vraiment dépaysant. On s'arrête dans un diner perdu pour manger un morceau : faut en vouloir pour vivre là !


Après pas mal de route dans le Nevada à ne rien rencontrer que quelques restos et stations services, on refait connaissance avec la civilisation dans ce qu'elle a de plus exhubérant à la tombée de la nuit. Ce n'est pas encore Las Vegas mais on mange déjà des néons plein les mirettes.
Il fait tout à fait nuit quand on engage l'Aveo pourrie (plus incorfortable tu meurs) sur le Strip : c'est néons à gogo et décors kitch en veux-tu en voilà. La musique hurle devant chaque casino, les ricains plein d'hamburgers et de bières qu'on s'attendait à voir à Los Angeles se sont tous donnés rendez-vous ici. La foule est super hétérogène, entre le redneck dont le ventre déborde de son tshirt fantaisie au goût douteux, le BCGG venu flamber, les jeunes en street wear et les pétasses aguicheuses (une me fera comprendre qu'elle me trouve à son goût avant de reprendre la route dans la limousine louée par des Marines en permission... très marrant). Naïvement, je m'attendais à croiser plein de gens bien sapés mais pas besoin d'un tuxedo pour foutre des pièces dans un bandit manchot.
Chaque casino a son univers, avec un goût prononcé pour les répliques d'époque (la Rome antique, l'Egypte des pharaons) ou de lieux (Paris, Venise, l'Asie...) mais partout c'est extrêment bruyant et plein d'ampoules qui clignotent. Un Américain qui voudrait faire croire à sa famille qu'il est parti en vacances à Paris (alors qu'il a tout claqué au casino) n'aura pas de mal à la bluffer : une prise de vue adéquate et on s'imagine très bien au pied de la tour Eiffel ou l'arc de triomphe.

On arrive à l'hotel qui surplombe toute la ville, le Stratosphère, une soucoupe posée sur une étroite tour au bout du Strip. Vu qu'on y a réservé une suite (on va pas s'emmerder non plus), je m'imagine prendre un ascenseur turbo pour accéder à la chambre... Bon déjà, il va falloir parquer le veau qui nous sert de bagnole. Est-ce qu'on veut un valet ? Cet enfoiré a un accent à trancher au couteau façon sud profond et c'est Lomi qui doit se le goinfrer. Je suis derrière, la DV allumée et je me pisse dessus de rire plutôt que d'aider mon pote à comprendre ce que ce brave homme (à la patience toute personnelle) essaie de nous dire. Merci Lomi, change rien tu déchires ahahah !

Direction la réception pour récupérer nos pass. Premier contact direct avec un casino : la vache, c'est impressionnant. Des machines à sous à perte de vue (et un nombre de modèle qui dépasse l'entendement), des gens partout, du bruit, des loupiottes. Finalement, les chambres sont dans le batiment assez moche à coté (genre parallépipède en béton lambda) qui loge le gros du casino.
On prend un ascenseur et on prend les couloirs façon "Shining" pour atteindre la suite. Suspense, à quoi ça va réellement ressembler... Impressive ! Un couloir marbré qui donne sur le salon avec canapé 3 places + fauteuil, télé énorme, une table et des chaises, un placard gigantesque, un frigo et un micro-ondes. Les lits sont encore plus grands qu'à LA il me semble, impeccable. Le fin du fin pour se la péter : la salle de bains. Déjà elle est évidemment gigantesque, ensuite y a un jaccuzzi (Lomi quand tu te rases t'es mignon tu nettoies).


Il est temps d'aller se balader un peu. Forcément, vu qu'on est au milieu de nulle part, la route principale qui traverse le désert du Nevada passe en plus milieu de Las Vegas. Ne pas compter sur la possibilité d'utiliser les clous, on prend des escaliers (ou mieux des ascenseurs - "ben alors, tu t'es perdu petit bonhomme ?") pour emprunter des passerelles.
On est complètement égaré en se baladant dans le casino qui reprend, à la sauce gros Ricain, Paris. Donc Paris, c'est les années folles, manquait plus que le moustachu avec gapette, litron de rouge et baguette sous le bras (pas de camembert, pas le droit chez les Stazunis). Rues pavées, lampadaires à l'ancienne, ciel bleu peint partout au plafond (sensation étrange d'ailleurs)... On ira faire les glands avec les statues à l'entrée du Caesar Palace mais pour le coup, on croise plus de pingouins qu'ailleurs et on se sent vite de trop.
En retrant à l'hotel, on tombe sur un Indien (ma mémoire me joue des tours, j'ai oublié de quelle tribu) passablement émêché (l'eau de feu aura fait du mal, définitivement) qui trouve amusante la langue que nous parlons. Il nous apprend quelques expressions bien senties selon lui pour parler aux femmes, du genre "j'ai envie de te baiser la chatte salope"... Il est marrant mais je suis pas chaud pour pousser plus loin l'échange culturel, je le verrais bien partir en alcool mauvais.

On se rend compte que notre hotel est correct niveau machines à sous mais qu'il y a de vrais trucs de malades dans d'autres hotels. Romain est bizarrement surpris de voir le montant minimum pour s'asseoir à une table de jeux (que ce soit Blackjack, Craps ou roulette) : minimum $5. En gros, pour flamber à Vegas, faut avoir bien mis de coté et pas avoir peur de perdre beaucoup très vite. D'autant plus que tous les distributeurs prennent une comm' de $4 par retrait (ajoutez à ça la comm' que se prend la banque, ça devient tendax), très bien ça me fera un prétexte de plus pour ne pas jouer.

Romain et Lomi finissent par mettre en commun $20 pour jouer au blackjack et doubleront leur mise. Roro est excité comme une puce et si j'avais pu le filmer (c'est interdit), ça aurait été marrant de lui montrer ses mimiques de mec qui se prend au sérieux quand il demande une nouvelle carte ahaha

Première impression à propos de Las Vegas : je suis pas plus emballé que ça (voire même "bof"). Trop too much partout, trop de beaufs, trop de kitch, du carton-pâte partout, overdose de Mexicains qui distribuent des flyers pour des strip-teaseuses à la limite de la prostitution (glauque et déprimant). En plus, je ne suis pas joueur dans l'âme donc forcément (au delà des tarifs) ça limite l'intérêt de la ville. Ceci dit, c'est une vraie expérience que de rouler de nuit sur le Strip à se manger les bruits, odeurs et lumières de ce monde superficiel.
Je commence à saturer des fast foods : manger n'est plus un plaisir et les cheeseburgers (plus ou moins améliorés) se succèdent de façon monotone. Petit coup de blues quoi...

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