14 juillet 2008

 

Mardi 15 Novembre 2005

Finalement, il nous faudra 10 heures pour rejoindre San Francisco depuis Las Vegas. Le seul intérêt du trajet (pas des moindres quand même) réside dans les paysages qu'on peut croiser, des montages aux grandes plaines à perte de vue.




On arrive de nuit par le pont qui sépare Oakland de San Francisco puis c'est direction Downtown pour l'hôtel Adante sur Geary Street. Ils ont bien mes sneakers commandées à L.A. une semaine plus tôt dans un Foot Locker mais la chambre réservée n'est pas terrible : les lits sont trop petits et vus qu'on doit les partager, c'est problématique. Heureusement, il y a d'autres chambres de libres et le personnel est sympa et on récupère finalement une chambre avec de plus grands lits. Ceci dit, c'est la chambre la plus petite du séjour et on a tout juste la place de poser nos sacs.

On a donc deux lits, une table avec une chaise et une télé. On nous file de quoi faire du thé et du café mais l'Evian fournie est bien évidemment payante ($3.95 la bouteille de taille moyenne). La peinture murale ridicule (un ciel avec des nuages, des mouettes et des nuages partout au plafond) mais ça nous fait bien marrer.

On reprend la voiture pour faire un petit tour. Après un crochet par Castro histoire de voir à quel point SF est la capitale mondiale des homos (et de ce qu'on a pu en voir, c'était vraiment beaucoup plus soft que le Marais à Paris), on se retrouve sur Mulholland Drive (rendu célèbre dans nos contrées par le film de David Lynch), ça grimpe, c'est un peu sinueux et on manque de se perdre mais finalement, ça aura vallu le coup : on arrive sur les hauteurs de la bay d'où on peut voir toutes les villes et les ponts illuminés. Magnifique, j'y serais bien resté plus longtemps.


On rentre à Downtown histoire de manger un morceau (j'ai un doute dans la chronlogie là), on descend la rue de l'hôtel en regardant les restos à disposition. Dans l'un d'eux, des clients nous font de grands signes, particulièrement à moi... Tout content d'être à SF, je réponds et là, je mets une seconde de plus que Romain et Lomi à comprendre qu'ils essaient de me caser avec un de leurs potes homos... Ah ben ça commence bien, arf !

Longue journée (surtout pour les conducteurs), surtout qu'il faudra se lever tôt pour pouvoir profiter de nos dernières heures avec la voiture... Au lit !

 

Lundi 14 Novembre 2005

Lever tardif (vers 13h) et on prend la route au Nord Ouest de Vegas pour le Hoover Dam. On s'enfonce dans le désart et les montagnes : c'est vraiment dépaysant et le soleil (assez bas) donne de jolies couleurs au paysage. Le Hoover Dam en revanche est assez moche, plein de béton et de lignes à haute tension. On a prolongé un peu plus loin et retrouvé le désert montagneux à perte de vue. Lors de notre petite escale, on a même eu la visite d'un coyote...




Au retour, petit crochet par un centre commercial genre déstockage où on dévalise la boutique Ecko avec Lomi. Comme un gamin dans un magasin de bonbons le père Lomi, il passera plus de 2 heures à faire ses emplettes, laissant Romain essayer de bouffer la plus grosse glace "à emporter" que j'ai jamais vu de ma vie. Sur le chemin du retour, on s'arrête dans une épicerie pour acheter de l'eau, des chips, du Coca et des Coronas pour un apéro à l'hôtel.




Pour notre dernière soirée, on se dit que ça pourrait être sympa d'aller diner en haut de la tour du Stratosphere Hotel mais aucun plat à moins de $30 et on finit par se rabattre sur un resto qui projette Star Wars Episode 3 et où on peut manger des fajitas, des ribs et autres steaks avec, enfin, des légumes !

Romain et Lomi rejouent au blackjack mais, après voir doublé leur mise, finissent par perdre leurs gains (mais pas leur mise initiale). On veut consulter nos mails mais ici tout est bon pour gratter des $ : c'est $0,50 la minute ! Du coup, au lit : demain, 9h de route nous séparent de San Francisco.

10 juillet 2006

 

Dimanche 13 Novembre 2005

On quitte l'Holiday Inn de Marina Del Rey vers midi et on met le cap vers le Stratosphere Hotel à Las Vegas, en plein sur le Strip. Romain et Lomi se relaient pendant les 4h30 que dure le voyage, au beau milieu de nulle part sur des autoroutes sans virages sur des miles et des miles (emmerdant quand on a le soleil dans le rétro). Le décors varie entre montagnes et déserts, c'est vraiment dépaysant. On s'arrête dans un diner perdu pour manger un morceau : faut en vouloir pour vivre là !


Après pas mal de route dans le Nevada à ne rien rencontrer que quelques restos et stations services, on refait connaissance avec la civilisation dans ce qu'elle a de plus exhubérant à la tombée de la nuit. Ce n'est pas encore Las Vegas mais on mange déjà des néons plein les mirettes.
Il fait tout à fait nuit quand on engage l'Aveo pourrie (plus incorfortable tu meurs) sur le Strip : c'est néons à gogo et décors kitch en veux-tu en voilà. La musique hurle devant chaque casino, les ricains plein d'hamburgers et de bières qu'on s'attendait à voir à Los Angeles se sont tous donnés rendez-vous ici. La foule est super hétérogène, entre le redneck dont le ventre déborde de son tshirt fantaisie au goût douteux, le BCGG venu flamber, les jeunes en street wear et les pétasses aguicheuses (une me fera comprendre qu'elle me trouve à son goût avant de reprendre la route dans la limousine louée par des Marines en permission... très marrant). Naïvement, je m'attendais à croiser plein de gens bien sapés mais pas besoin d'un tuxedo pour foutre des pièces dans un bandit manchot.
Chaque casino a son univers, avec un goût prononcé pour les répliques d'époque (la Rome antique, l'Egypte des pharaons) ou de lieux (Paris, Venise, l'Asie...) mais partout c'est extrêment bruyant et plein d'ampoules qui clignotent. Un Américain qui voudrait faire croire à sa famille qu'il est parti en vacances à Paris (alors qu'il a tout claqué au casino) n'aura pas de mal à la bluffer : une prise de vue adéquate et on s'imagine très bien au pied de la tour Eiffel ou l'arc de triomphe.

On arrive à l'hotel qui surplombe toute la ville, le Stratosphère, une soucoupe posée sur une étroite tour au bout du Strip. Vu qu'on y a réservé une suite (on va pas s'emmerder non plus), je m'imagine prendre un ascenseur turbo pour accéder à la chambre... Bon déjà, il va falloir parquer le veau qui nous sert de bagnole. Est-ce qu'on veut un valet ? Cet enfoiré a un accent à trancher au couteau façon sud profond et c'est Lomi qui doit se le goinfrer. Je suis derrière, la DV allumée et je me pisse dessus de rire plutôt que d'aider mon pote à comprendre ce que ce brave homme (à la patience toute personnelle) essaie de nous dire. Merci Lomi, change rien tu déchires ahahah !

Direction la réception pour récupérer nos pass. Premier contact direct avec un casino : la vache, c'est impressionnant. Des machines à sous à perte de vue (et un nombre de modèle qui dépasse l'entendement), des gens partout, du bruit, des loupiottes. Finalement, les chambres sont dans le batiment assez moche à coté (genre parallépipède en béton lambda) qui loge le gros du casino.
On prend un ascenseur et on prend les couloirs façon "Shining" pour atteindre la suite. Suspense, à quoi ça va réellement ressembler... Impressive ! Un couloir marbré qui donne sur le salon avec canapé 3 places + fauteuil, télé énorme, une table et des chaises, un placard gigantesque, un frigo et un micro-ondes. Les lits sont encore plus grands qu'à LA il me semble, impeccable. Le fin du fin pour se la péter : la salle de bains. Déjà elle est évidemment gigantesque, ensuite y a un jaccuzzi (Lomi quand tu te rases t'es mignon tu nettoies).


Il est temps d'aller se balader un peu. Forcément, vu qu'on est au milieu de nulle part, la route principale qui traverse le désert du Nevada passe en plus milieu de Las Vegas. Ne pas compter sur la possibilité d'utiliser les clous, on prend des escaliers (ou mieux des ascenseurs - "ben alors, tu t'es perdu petit bonhomme ?") pour emprunter des passerelles.
On est complètement égaré en se baladant dans le casino qui reprend, à la sauce gros Ricain, Paris. Donc Paris, c'est les années folles, manquait plus que le moustachu avec gapette, litron de rouge et baguette sous le bras (pas de camembert, pas le droit chez les Stazunis). Rues pavées, lampadaires à l'ancienne, ciel bleu peint partout au plafond (sensation étrange d'ailleurs)... On ira faire les glands avec les statues à l'entrée du Caesar Palace mais pour le coup, on croise plus de pingouins qu'ailleurs et on se sent vite de trop.
En retrant à l'hotel, on tombe sur un Indien (ma mémoire me joue des tours, j'ai oublié de quelle tribu) passablement émêché (l'eau de feu aura fait du mal, définitivement) qui trouve amusante la langue que nous parlons. Il nous apprend quelques expressions bien senties selon lui pour parler aux femmes, du genre "j'ai envie de te baiser la chatte salope"... Il est marrant mais je suis pas chaud pour pousser plus loin l'échange culturel, je le verrais bien partir en alcool mauvais.

On se rend compte que notre hotel est correct niveau machines à sous mais qu'il y a de vrais trucs de malades dans d'autres hotels. Romain est bizarrement surpris de voir le montant minimum pour s'asseoir à une table de jeux (que ce soit Blackjack, Craps ou roulette) : minimum $5. En gros, pour flamber à Vegas, faut avoir bien mis de coté et pas avoir peur de perdre beaucoup très vite. D'autant plus que tous les distributeurs prennent une comm' de $4 par retrait (ajoutez à ça la comm' que se prend la banque, ça devient tendax), très bien ça me fera un prétexte de plus pour ne pas jouer.

Romain et Lomi finissent par mettre en commun $20 pour jouer au blackjack et doubleront leur mise. Roro est excité comme une puce et si j'avais pu le filmer (c'est interdit), ça aurait été marrant de lui montrer ses mimiques de mec qui se prend au sérieux quand il demande une nouvelle carte ahaha

Première impression à propos de Las Vegas : je suis pas plus emballé que ça (voire même "bof"). Trop too much partout, trop de beaufs, trop de kitch, du carton-pâte partout, overdose de Mexicains qui distribuent des flyers pour des strip-teaseuses à la limite de la prostitution (glauque et déprimant). En plus, je ne suis pas joueur dans l'âme donc forcément (au delà des tarifs) ça limite l'intérêt de la ville. Ceci dit, c'est une vraie expérience que de rouler de nuit sur le Strip à se manger les bruits, odeurs et lumières de ce monde superficiel.
Je commence à saturer des fast foods : manger n'est plus un plaisir et les cheeseburgers (plus ou moins améliorés) se succèdent de façon monotone. Petit coup de blues quoi...

23 mars 2006

 

Samedi 12 Novembre 2005

Déjà une semaine qu'on est en Californie... Aujourd'hui, on passe la journée à San Diego, à un peu plus de 2h de route au Sud de Los Angeles. Il fait un temps magnifique, grand ciel bleu et soleil qui tape.

La ville ressemble à une grande ville américaine classique avec son Downtown animé. On commence par aller faire un tour au Horton Plaza, un immense centre commercial à ciel ouvert comme ils en font beaucoup. Je dévalise le Gap et fais quelques achats pour les copains restés dans la grisaille parisienne. On déjeune dans un resto bizarre tenu par des Mexicains mal aimables mais qui a un slogan qui déchire dit par Lomi avec son wonderful accent : "Everything you put on a roll, we can put it on a potato" (oui ceci est une private joke).

On repart ensuite direction le Balboa Park. On ne voit finalement qu'un mémorial des anciens combatants de la seconde guerre mondiale : impossible de trouver l'entrée du parc qui est immense sur la carte. Pas doués les mecs. On traine un peu dans le coin, on profite du cadre bien kitch de l'endroit (des mosaïques de couleurs au style... particulier), je m'amuse à dévaler une pente en roulant, ça occupe.

On se dirige ensuite vers l'île de Coronado, un quartier résidentiel qui mélange petites maisons sympas et port militaire. Roro s'arrête pour tenter de prendre en photo le chantier naval. Le couché de soleil depuis le pont de San Diego est magnifique. On passe au retour par Old Town, qui est comme son nom l'indique le plus vieux quartier de San Diego. Bon ok les Indiens ont cramé le coin un paquet de fois et il ne reste plus rien d'origine mais en faire un truc en toc comme ça, c'est moche. On se croirait à Hammamet tellement c'est kitch. On ne prend même pas la peine de descendre de la voiture.
On prend ensuite une bière dans un bar sportif de Downtown (avec de jolies serveuses), on croise quelques jeunes qui font de la pub pour les restos du quartier dont un qui jongle avec son panneau (enfoiré qui s'arrête au moment où je me mets à filmer) ainsi que quelques lowriders sympas.

La soirée est réservée à un concert à Mira Mesa, dans la banlieue de San Diego. 25$ l'entrée, super fliquée, pleine de recommandation du genre "le premier qu'on chope à fumer ne serait-ce qu'une clope ou à boire de l'alcool, on appelle les flics". So straight edge. On laisse les camescopes dans la voiture et c'est parti pour une succession de groupes plus ou moins réjouissants :
- Funktuation (ou un truc comme ça), un petit groupe de funk local sans prétention mais sympathique.
- Eyedea : un grand benêt avec une face de raie façon chanteur pop anglais à frange mal dans sa peau qui lit son journal intime sur une basse à la con. Il tape des montées nerveuses et insulte le public... avant de s'excuser. Pathétique... On craque au fond de la salle et Lomi se met à brailler "Please pass the mic" ahah !
- Mr. Dibbs, un DJ plein de piercings qui nous gratifie d'un set bien foutu, nerveux, efficace et ingénieux. Jusqu'ici, le meilleur moment de la soirée : pour une fois que je me fais pas chier quand un mec pousse des disques !
- Ill Bill & Sabac Red : le frangin de Necro est gros, lourd et inutile sur scène, il a de la chance d'avoir Sabac à ses cotés pour maintenir la sauce (la version live de "Black Helicopters" est complètement loupée d'ailleurs). Le public de Def Jukie a beau y mettre de la bonne volonté, on les sent pas non plus au taquet.
- The 3MGs : On était venu pour eux, pour voir Scarub, Eligh et Murs sur scène. Malheureusement, au lieu de 3 Melancholy Gypsys, ils ne seront que deux, Eligh étant retenu par des problèmes perso (dommage, c'est surtout lui que je voulais voir). Avant le concert, on avait un peu discuté Lomi et moi avec Scarub autour des tables de merchandising : vraiment gentil et disponible le Living Legend.
Sur scène, une chose est sure, Murs a du métier. Ce grand dégingandé saute partout, vanne le public, drague les filles, arrête un titre pour en embrasser une, reprend de plus belle et se paie le luxe de reprendre les couplets d'Eligh d'un vieux morceau de leur premier groupe (Log Cabin pour un "Sunsprayed" qui rend dingue Lomi). C'est impressionnant. Scarub quant à lui, c'est la force tranquile, le charme discret, il complète bien l'exubérance de son pote. Le show est vraiment sympa.

On a pu constater que les shows américains sont vraiment vraiment différents de ceux organisés en France. Plein de filles, sapées sexy (qui mattent au moins autant que les mecs héhé), des danseurs qui forment des cercles (y avait un gros chauve super relou qui tapait l'amitié avec tout le monde dans le genre pot de colle transpirant, très amusant à regarder) et mêmes des mecs qui freestylent en attendant que le show commence (dont un qui m'a fasciné avec sa gueule tout droit sortie de la famille Griffin). Ce soir là, c'est ecléctique même si majoritairement blanc et asiatique dans le public : quelques teenagers à l'ouest (s'asseoir au milieu de la fosse pendant un show, n'importe quoi), des filles bien sapées (chic ou tasspé), des fraggles, des métalleux, des skateurs...

Roro est en position relou : on n'a pas mangé à 20h alors il est grognon ! On mange sur un parking en se filmant dans la caisse, meilleure séquence vidéo du séjour ahah (dédicace à Rockin' Squat) !
Bref, bonne journée : San Diego sous le soleil c'est très sympathique, le centre ville le samedi soir est animé, y a de la verdure... On n'a pas été dans East San Diego qui doit être aussi tendu que East L.A. mais ce qu'on a vu de la ville fait plaisir.

Voilà, demain on dit goodbye to L.A. et hello Las Vegas !

15 mars 2006

 

Vendredi 11 Novembre 2005

Lever tardif (vers midi) et direction Venice Beach sous un grand soleil. On refait un tour sur le bord de mer en faisant quelques emplettes. Y a pas à dire, sous un grand ciel bleu, ce coin est juste génial, ça sent bon les vacances.

On reprend ensuite la voiture pour aller voir du coté de Mulholland Drive et de Cañon Driver. On se perd un peu dans Beverly Hills et Bel Air : les maisons sont gigantesques et les quartiers super agréables. Un mec de notre âge nous indique tant bien que mal notre chemin (une bonne tête de con le gars d'ailleurs). La vue depuis Mulholland est splendide et pour le coup, aucun problème de visibilité.

Après une halte dans un centre commercial de Beverly Hills, on rentre à l'hotel pour faire une lessive. En route, on expérimente les embouteillages dont on a beaucoup entendu parler. Effectivement, ça bouchonne sévère sur la highway. Pendant qu'on fait la lessive, on squatte rapidement un PC dans une boutique de hi-fi pour suivre l'avancée des émeutes en France. On dirait bien que ça brûle sérieusement en banlieue !

Ce soir, on mange chez Arnold (Schwarzenegger), son resto est sur Main Street et s'appelle "Schatzy On Main". Le lieu a l'air assez branché, c'est bondé et plein de blondasses et de vieux friqués. Pour autant, l'ambiance n'en oublie pas d'être décontractée et la bouffe bonne et copieuse (18Oz oven roasten prime rib au menu) : une énorme tranche de viande aux hormones bien gouteuse, des haricots verts frais bien croquants particulièrement délicieux et une pomme au four. On nous sert de la crème fraîche et une sorte de moutarde qui ressemble à de la purée pour accompagner (vachement bon ce truc là). En entrée, une mousse de poisson et une petite assiette de pâtes, gratos, comme le petit pot de glace en dessert. Vraiment très bon tout ça (et super copieux) : merci Roro de nous inviter ! ça valait bien ta phase autiste avec la "petite sauce au vin trop bonne de la dernière fois" où tu y étais allé. Incroyable le bug autour de ça ahaha !

On veut ensuite aller boire une bière au "Good Hurt" histoire de profiter une dernière fois des barmaids mais ce soir, c'est concert de hardos (pas trop pour digérer) et les serveuses sont moins biens que la première fois. On veut retourner au "Circle Bar" mais, comme devant tous les bars de Santa Monica Boulevard, il y a une longue file d'attente. Bon, ben on rentre, de toute façon il faut qu'on se lève "tôt" pour aller à San Diego demain.

 

Jeudi 10 Novembre 2005

Il fait toujours gris mais au moins, il ne pleut plus. On passe la matinée à Burbank dans les studios de la Warner Bros. On nous fait patienter pour un tour dans le magasin de souvenirs, ils sont malins ces Ricains. On commence par voir un petit film retraçant l'histoire de la firme, c'est plutôt sympa et rythmé. Ensuite, on part pour un tour en petit train électrique (animé par Debbie, très sympa) qui dure deux heures. Nos collègues de petit train ont une gueule pas possible, ce qui nous vaudra quelques crises de fou rire avec Lomi (n'importe quoi les moches). On se balade parmi les différents décors et studios, c'est immense, une véritable ville. Entre 10 et 15.000 personnes travaillent ici et la plupart se déplacent à vélo. Tout est en toc et réutilisable, recyclable, un simple immeuble peut servir à 50 trucs différents (on a vu l'église utilisée dans "Gremlins" !). Se balader dans une rue de la Warner, c'est voir des façades avec... rien derrière si ce n'est des poutres. On le savait mais c'est toujours marrant à voir pour de vrai.
L'ingéniosité déployée pour recréer les ambiance ou les conditions atmosphériques est bluffante. On nous montre surtout des décors servent pour "ER" ("Urgences" dans nos contrées) et "Gilmore Girls" (inconnu au bataillon), deux séries que je ne suis pas donc ça me laisse relativement de glace même si c'est toujours intéressant. D'ailleurs, c'est amusant de voir comment ils font pour tourner des scènes sensées se passer en hiver et de nuit à Chicago en plein été et en plein jour à Los Angeles : ils tendent une toile (un "silk") au dessus de l'arrivée des urgences, ils occultent un max de trucs, ils ont des souffleries, des canons à fausse neige, c'est super bien fait. Dommage qu'on n'ait pas eu le droit de filmer.
On visite aussi les ateliers de la Warner, là où on fabrique les décors, les effets spéciaux. C'est vraiment magique de voir que ce qui a l'air vraiment vrai à l'écran est un tas de bois ou de plastique recyclé d'un autre truc. Et quand c'est pas recyclé, ils filent les décors à des écoles d'art dramatique.
Grâce à Lomi qui est le seul à réagir quand Debbie demande s'il y a des fans de "Friends", on fait un tour sur le plateau du "Central Perk" où on pose sur le canapé. On va ensuite faire une photo sur fond vert pour faire croire que General Lee, la voiture de Bo et Luke Duke saute au dessus de nous. Je rate parfaitement la pose, c'est d'un ridicule !
Avant de finir et de récupérer notre magnifique photo avec General Lee (gratos, surprenant), on fait un petit tour au musée Warner Bros. C'est cheap. Au rez de chaussée, il n'y a que quelques costumes plus ou moins intéressants et à l'étage, c'est une expo "exceptionnelle" sur Harry Potter. Le seul truc amusant, c'est d'essayer le fameux chapeau qui décide de l'école où les apprentis sorciers iront étudier. Je serai un Griffon d'Or comme Harry, trop chouchouchouette !

On retourne ensuite sur la 3rd Street Promenade après avoir mangé dans le centre commercial à coté : Romain cherche une paire d'Adidas Superstar avec des bandes rouges à sa taille depuis deux jours.

On rentre ensuite quelques heures à l'hotel avant de partir pour la soirée organisée pour la sortie de l'album de J.U.I.C.E., un atelier d'écriture pour jeunes parrainé par Daddy Kev, Abstract Rude, 2Mex et NoCanDo dont Kreme nous a donné l'adresse (2936 W 8th Street). La soirée se déroule dans une église et du coup, l'accoustique est à chier. Les basses saturent à fond. Les MCs sont pas vieux mais à l'aise mais on n'est pas vraiment transcendés par ce qu'on voit. C'est limite plus sympa de regarder une jolie petite Asiatique breaker au fond de la salle. J'essaie d'aller discuter avec Ab' Rude mais le lascar n'est pas très loquace. On aurait bien aimé aller parler à Kev vu que Kreme l'avait informé de notre passage mais il est dans le stress de la soirée. Tant pis. Le temps d'acheter le CD, de récupérer un poster de regarder encore un peu les bboys et bgirls danser et on quitte l'église. On ingurgite un truc rapidos dans un Taco Bell à coté avant de reprendre la caisse.

On prend donc Crenshaw direction Leimert Park et son Project Blowed. On y arrive à 23h passées mais la soirée commence à peine. On se gare à quelques mètres de là et on tombe sur un clodo bien perché qui nous tape la discut' en nous grattant quelques dollars. Il nous dit que le quartier est sur mais qu'il ne faut pas non plus trop s'attarder, etc... Il nous tient un peu la grappe mais on finit par s'en débarasser. On passe devant de petits clubs de jazz qui ont l'air bien sympa avant d'arriver devant Kaos Network, le magasin ethnique de Ben Caldwell qui héberge l'open mic tous les jeudis soirs. Y a un peu de monde devant, on doit signer un papier pour abandonner nos droits à l'image : ce soir, un docu est tourné apparamment. Vu comment ils insistaient sur nos trois têtes de petits blancs (il n'y avait que nous avec aussi peu de mélanine au début), si ce truc sort un jour y a des chances pour qu'on y soit. La salle est ridiculement petite (30m² à tout casser) et se remplit rapidement, on ne s'attendait pas à ça. Que des Renois autour de nous mais aucun regard de travers, même quand je sors mon camescope. Cool.
Ce soir, on a du pot, il y a un tournoi avec récompense à la clé. Sur scène, il y a à boire et à manger mais c'est toujours marrant. Les deux premiers rounds sont pathétiques entre le petit Renoi qu'on n'entend même pas et la Babtou déguisée en "yo rap" qui ne sait même pas rapper, ça taille direct.
Le principe du Blowed est simple, c'est le public le juge. Si c'est naze, il se met à gueuler "PLEASE PASS THE MIC !" et le mauvais MC incriminé doit rendre le micro. C'est super marrant à voir et contre toute attente, l'ambiance reste bonne et le taillage est accepté de bonne guerre. Dans l'absolu, quand ça se passe bien, chaque round se déroule ainsi : deux rounds de 45 secondes, même instru pour tout le monde, impro de rigueur et à la fin, le choix du gagnant à l'applaudimètre, apprécié par le maitre de cérémonie des lieux, le très vanneur J Smoov (ce mec déchire).
Je filme la plupart des rounds mais je m'en veux de ne pas avoir pris le premier round d'un petit blanc très eminemien (Suga Shane de son blaze) dans le flow et l'attitude qui a bien surpris son monde avant de s'écrouler au 2nd face au Philippin qui ira en finale. P.E.A.C.E. de Freestyle Fellowship (on était genre un peu dingues de voir ça avec Lomi) prend part au concours mais semble vraiment trop défoncé. Trop agressif, trop sur de lui, il se fera sortir dès le premier tour par Sacrifice, futur demi-finaliste. C'est le seul moment de la soirée où on sentira l'ambiance se tendre un peu mais P.E.A.C.E. viendra s'excuser auprès de son challenger un peu après. On aperçoit Aceyalone qui assiste au spectacle discrètement, il ne montera malheureusement pas sur scène.
Le tournoi continue, le public est toujours seul juge et rigole des vannes des uns et des autres (pas toujours évident de tout capter pour nous). C'est finalement un gros rigolo du now de Flawliss qui gagne : pas le meilleur flow de la soirée mais les meilleures vannes de la compet'. En dehors des deux premiers battles et d'un sous-Eminem de service, ça rappe vraiment bien et c'est d'autant plus bluffant que tout est improvisé et dans la bonne humeur (chose inimaginable en France).
Avant de partir, on discute un peu avec le maître des lieux, Ben Caldwell, et sa fille. On parle de la France (qu'il connait depuis 30 ans et qu'il a vu évoluer vers toujours plus de ressemblances avec les Etats Unis), des émeutes, de son travail d'aide à l'Afrique et à sa communauté. Les Caldwells sont très ouverts et très sympas. Pendant ce temps, un cercle s'est formé devant Kaos Network : ça continue à improviser au son d'un beatbox ou d'un ghetto blaster. C'était vraiment une soirée incroyable, un truc à vivre absolument.

12 mars 2006

 

Mercredi 9 Novembre 2005

Journée assez pourrie, il faut bien le dire. La pluie qui tombe non stop, ça use un peu le moral. Du coup, la motivation pour se bouger tarde à se manifester, à tel point qu'on ne décollera qu'en début d'après-midi. On fait d'abord une escale dans un cyber-café de Venice Beach histoire de donner des news à la France qui tremble sous les émeutes. C'est assez amusant de voir le traitement de l'information ici. On a Fox News et CNN dans la chambre, à les écouter c'est la guerre civile, tout crame et l'armée va intervenir. On est assez dubitatifs. On rigole nettement plus à écouter leurs experts raconter que c'est bien fait pour notre gueule, que notre système d'intégration est une catastrophe et qu'on est un pays raciste. L'hopital qui se fout de la charité en somme.

On décide d'aller faire un tour sur le campus de UCLA après une halte dans un Burger King (Double Whopper Cheese rulez, je le répète). Il pleut toujours et la nuit tombe quand on arrive enfin à se garer (se garer à L.A. est un calvaire)... il est 16h30. Toujours bizarre cette nuit qui tombe aussi tôt.
Le campus est assez bluffant : super vaste, des pelouses parfaitement entretenues partout, des arbres, des batiments immenses et vraiment agréables dans un style un peu "Harry Potter" (on a les références qu'on peut). On y croise beaucoup de filles (une majorité) et une forte concentration d'étudiants asiatiques. Tout le monde est très propre sur lui, plutôt sportif et fier de sa fac (ils ont tous un truc aux couleurs de UCLA). On visite la bibliothèque et leur resto-U qui ressemble plus à un coin restauration rapide d'un centre commercial qu'au CROUS de nos contrées. On tombe sur le coin où les associations étudiantes font leur promo. Il y a de tout : les rugbywomen (je me demandais la veille si justement ils connaissaient le rugby chez l'Oncle Sam), les étudiants thaïlandais, etc... On espèrait tomber sur des fraternités histoire de voir si leurs soirées sont aussi orgiaques que la télé veut bien nous le dire mais on n'aura pas cette chance. En tout cas, ça a l'air bien sympa la vie sur le campus a priori.

Ensuite, on retourne sur Hollywood Boulevard pour aller voir "Get Rich Or Die Tryin" au Chinese Theater, le film inspiré par la vie de 50 Cent qui y tient le rôle principal. Il y a toute une histoire autour d'une affiche où 50 est de dos, les bras en croix, un gun dans une main et un micro dans l'autre. Ils parlent de la retirer, comme quoi c'est choquant (bouh quelle horreur) mais au moment où on est en Californie, elle est toujours sur les murs. Le film est plutôt sympa à regarder, on s'ennuie pas et à part une ou deux vannes, tout est facilement compréhensible. Y a des Mexicains à coté de nous, ça vanne à tout va, l'ambiance est décontractée.
Le ciné quant à lui est sympa, super grand mais on n'est pas trop dépaysé avec nos multiplex. Il faut juste supporter Roro qui sent le poisson à cause de sa casquette.

On était sensé aller voir The Coup (groupe de rap politisé originaire d'Oakland dont on avait repéré le concert la veille dans le journal) au Knitting Factory. On est allé se renseigner avant d'aller au ciné, ils passent à 23h, la place est à 25$ et personne n'est vraiment fan de The Coup. On s'en passera, la pluie nous a usé. On mange une part de pizza très oubliable (c'était même carrément pas génial leur truc) servi par des Mexicains pas très agréables et on essaie d'aller boire un verre pour finir la soirée.

On remonte Santa Monica Boulevard mais à 23h, tout est en train de fermer ou l'est déjà. On finit par tomber sur un coin animé, on se gare une ou deux roues plus loin. On se rapproche de l'animation et on se fait la réflexion comme quoi, décidemment, il y avait pas mal d'homos dans le coin. Ah ben oui, effectivement, y a plein de messieurs en terrasse qui enfoncent leur langue dans la bouche d'un autre monsieur. Ahum, on est trois mecs, ça va pas le faire : demi-tour et direction l'hotel.

10 mars 2006

 

Mardi 8 Novembre 2005

La matinée est consacrée à la visite de Downtown. Gros changement par rapport à ce qu'on a pu voir jusqu'ici. En cherchant à se garer, on est sorti du "Fashion District" et en une rue, le contraste est plus que saisissant : jusqu'ici ça ressemble au centre ville de n'importe quelle grande ville américaine mais une fois la rue (dont le nom m'échappe) passée, c'est la désolation totale. Des dizaines de clodos se trainent, entassés les uns sur les autres. La plupart sont noirs (jusqu'ici on avait surtout croisé des Latinos). C'est vraiment hallucinant comme situation, la rue sert vraiment de frontière et personne ne va se mélanger aux autres, les clodos restent entre eux et les autres dans leur coin, on a l'impression qu'il y a une surveillance silencieuse qui maintient les choses en l'état. Très troublant et déstabilisant.

Downtown en elle-même est assez surprenante. D'un coté, le quartier d'affaires super clean façon La Défense (le CNIT en moins), de l'autre, les boutiques plus ou moins miteuses des Mexicains (nettement moins accueillants que le reste des gens croisés jusqu'ici). Sous la grisaille de l'âge et de la pollution, les façades sont colorées, un peu kitch et vieillotes. La musique, la plupart du temps latine (salsa ou reggaeton selon la génération) hurle par les pas de portes ouverts. On est au milieu des buildings et l'atmosphère est plus tendue, ça fait un peu redescendre de sa vision d'Epinal de Los Angeles. C'est pas un mal.
On mange dans une chaîne de resto type mex dans le quartier d'affaires. Parfaitement oubliable. On boucle la visite du quartier en 2h, pas grand chose de plus à voir a priori.

En repartant, on fait un crochet par le Staples Center, le grand stade qui accueille les matchs de basket des Clippers et des Lakers ainsi que les matchs des Kings au hockey. Pour le coup, c'est un tournoi de tennis féminin qui a lieu (la finale opposera Pierce à Mauresmo) et du coup, on ne pourra pas visiter. On ne connaîtra que le parvis avec les monuments à la gloire des légendes du sport angelino et la boutique de souvenirs (où on ne vend pas grand chose à l'effigie des Clippers).
On discute avec un des vendeurs de la boutique, il se trouve qu'il est amateur du Project Blowed. Il nous rassure sur Leimert Park (où se situe l'open mic) : on a beau être en plein South Central, ce coin là est sans souci. Pour les lives, c'est apparamment au petit bonheur la chance, il peut y avoir tout le monde ou... personne. On verra ça jeudi soir.

Il fait toujours gris et pas très chaud et on prend la bagnole direction Beverly Hills en passant par Melrose. Changement de cadre radical. Melrose et ses boutiques de prêt-à-porter féminin branchés (on ne descendra pas de voiture), Beverly Hills avec son cadre chicos, ses magasins de luxe (et ses top models). Amusant de brailler des insanités en français là-dedans... surtout que s'il doit y avoir un endroit où ça comprend plutôt le français, c'est bien là. On est un connard ou on ne l'est pas ! Lomi nous fait un petit show sympa en s'explosant le front contre une vitrine en voulant voir le prix d'une montre. Bravo champion, change rien !
On fait ensuite un petit tour dans les centres commerciaux du coin (le "Berverly Center" et je sais plus quoi), très agréables avec leur ciel ouvert pour déambuler entre les boutiques.

Le soir, on dine au "Carney's", un diner tenu par des Mexicains (qui parlent français) aménagé dans un ancien wagon. Un cheeseburger, une Corona (il faut systématiquement montré son passeport pour prouver son âge quand on achète de l'alcool), un cadre sympa, bonne petite soirée. On prendra un dessert tardif à la marina de Marina Del Rey à quelques miles de notre hotel. Le "Cheesecake Factory" est un resto chicos où un valet gare notre voiture alors que le parking est complètement vide, petit malaise : pas habitué à être "servi" comme ça. Le cadre en lui même est super agréable : du jazz en fond sonore, des lumières tamisées et la vue sur la marina depuis la terrasse. On sort des insanités en français pendant que la serveuse prend notre commande. Elle a l'air d'avoir de l'humour, elle rigole même si elle comprend pas. Roro accroche bien et veut lui filer son numéro (elle aussi est atteinte d'un syndrome qu'on recroisera fréquemment, le "j'adorerais venir en France" dès qu'un Ricain croise un Français). Finalement, c'est loupé, elle a fini son service avant qu'on parte.

Putain, la carte bleue chauffe vilainement, j'ai dépassé mon budget quotidien largement (j'ai déjà un jour d'avance... ou de retard, c'est selon). Va falloir que je calme le jeu sinon le retour risque d'être tendu !

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